?Helléniste heureux qui découvrit et édita plusieurs oeuvres perdues de Ménandre, puis publia un recueil des inscriptions chrétiennes d?Égypte, M. Gustave Lefèbvre fut ensuite l?historien pénétrant des grands prêtres d?Amon de Karnak et l?auteur d?une grammaire de l?égyptien classique. Enfin il mit à la portée du lecteur français les romans et les contes de l?Égypte pharaonique. Tous ces travaux sont des oeuvres de pionnier. Et c?est le même caractère qu?ont ses études sur l?histoire de la médecine en dépit des recherches nombreuses qui s?y étaient déjà attachées. Dès 1952, il donna un ?Tableau des parties du corps humain mentionnées par les ?Egyptiens?. Et, en ces dernières années, la présence à ses cours de plusieurs médecins lui inspira l?idée du livre que nous voudrions résumer ici. (?) Dans le présent ?Essai?, M. Lefèbvre, nous présente la somme de la médecine pharaonique. Mais les centaines de faits qu?il rassemble et qu?il classe ne sont point rangés en un simple inventaire. Par de nombreuses comparaisons avec la médecine grecque et la médecine d?aujourd?hui, l?auteur dégage les acquisitions valables des médecins égyptiens du fonds de magie qui paralysa souvent leur pensée. L?economie de l?ouvrage est simple. Dans un premier chapitre intitulé ?Les origines?, M. Lefèbvre rappelle la réputation des médecins égyptiens qu?évoque déjà, avant Hérodote, l?auteur de l?Odyssée, IV, 229-232. Il passe en revue ensuite les huit grands papyrus médicaux (?.). Le deuxième chapitre est consacré à la situation sociale des médecins (?). Le troisième chapitre offre le bilan des connaissances d?anatomie à l?époque pharaonique. (?) Les neuf chapitres suivants sont consacrés à la pathologie et à la thérapeutique. Cette vaste matière est répartie par régions: t?te, yeux, gynécologie, voix respiratoires, tube digestif, voies urinaires, membres. enfin on passe aux accidents et à l?hygiène, à la chirurgie osseuse et à la pathologie externe. (?) Un sens parfait des proportions dans l?exposé, une langue alerte et limpide, un discret humour, une sympathie lucide pour le long effort d?observation qu?il décrit font de ce livre d?égyptologie un ouvrage où l?honnête homme peur recueillir aisément le fruit d?une scrupuleuse étude des textes et d?une vaste culture.? (CLAIRE PRÉAUX in Revue belge de philologie et d?histoire, 1957, p.159-61).