Une somme exceptionnelle sur la sculpture romane par l?ancien conservateur en chef du d partement des Sculptures du mus e du Louvre. Une iconographie d?une grande qualit photographique. Si la sculpture romane a pu faire l'objet de nombreux ouvrages sur telles coles ou r gions donn es, les livres g n raux sont plus rares. Dans la revue Connaissances des arts = Jean-Ren Gaborit, apr s avoir patronn , en 2005 au mus e du Louvre, une exposition consacr e l'art roman, se devait de nous offrir ce livre en tout point remarquable. partir de chapitres clairement d finis, n' ludant aucune des questions (telles que sources, influences et significations) que soul vent les multiples r alisations romanes, l'auteur parvient offrir au lecteur une synth se tr s dense et vivante faisant un large appel la typologie largie ainsi a tous les types de r alisations dans l'Europe enti re avec, souvent, des oeuvres peu connues du public fran ais, la sculpture romane retrouve ici une grandeur laquelle participent des reproductions de qualit exceptionnelle, qui font aussi de ce livre savant un ouvrage somptueux. M me si la d finition de l?art roman et, plus encore peut- tre, sa d nomination, font l?objet de contestations, le ph nom ne que recouvre ce terme, c'est- -dire le profond renouvellement qui se manifeste, dans toute l?Europe occidentale, entre la fin du Xe si cle et le milieu du XIIe si cle, tant dans l?architecture que dans les autres domaines de la cr ation artistique, appara t comme une vidence. L?une des caract ristiques de ce renouvellement est incontestablement l?importance croissante donn e la sculpture, avec en particulier l?extraordinaire essor de la sculpture monumentale dont on peut voir des t moignages jusque dans les difices les plus modestes. Apr s divers essais, parfois assez timides, durant la p riode dite du premier art roman , la sculpture conna t, d s les derni res d cennies du XIe si cle, un soudain panouissement qui culmine dans la premi re moiti du XIIe si cle avec un grand nombre de r alisations majeures : portails et fa ades, clo tres, d cors int rieurs. Mais la recherche constante de nouvelles formules et, sans doute aussi, la volont d?accompagner les innovations dans l?art de b tir ont amen les sculpteurs multiplier les exp riences ; les rapports entre sculpture et architecture sont ainsi pens s de diff rentes fa ons ; le traitement de la figure humaine volue et l?ornement se diversifie. De nombreux ouvrages ont t consacr s, partiellement ou totalement, la sculpture romane ; parce qu?il est bien difficile de dresser un tableau chronologique coh rent d?un art dont l? volution, sur une p riode relativement br ve, n?a rien de lin aire, l?approche choisie a t essentiellement r gionale, mettant l?accent sur la diversit , bien r elle qui caract rise les principales provinces de l?art roman. Le pr sent ouvrage tente une autre d marche : mettre en valeur, par une analyse plus typologique, ce qui fait l?unit de la sculpture romane : sources d?inspirations communes, recours aux m mes mod les (m me si l?interpr tation en est tr s vari e), adaptation aux m mes sch mas iconographiques, solutions parall les adopt es pour r pondre aux m mes n cessit s. La connaissance de la sculpture romane permet sans doute, du fait de ce m lange d?unit et de diversit , de mieux comprendre la culture de la soci t des XIe et XIIe si cles, soci t marqu e par la violence, que les structures de la f odalit divisent et cloisonnent mais laquelle, en d pit de crises profondes, un certain renouveau conomique et l?omnipr sence de l? glise, travers la constitution du r seau paroissial, l?action des ordres monastiques et les p lerinages, ont donn une r elle unit .