Si 1993 marque l?ouverture des fronti res dans la Communaut europ enne, la pr sente exposition se propose elle d?ouvrir les barri res qui, jusqu? pr sent, emp chaient l?acc s du public l?objet ma onnique et son secret. Lors de la fondation, en 1989, Bayreuth, de l?Association des Mus es ma onniques europ ens, la suggestion avait t mise de tenir Bruxelles, l?occasion de l?ouverture de l?ann e 1993, une exposition caract re europ en. L?id e directrice tait, non seulement de montrer un vaste public de remarquables objets de d cor ma onnique, mais de lui expliquer la teneur des symboles et du message ma onnique qu?ils ont v hicul travers l?Europe. On peut sans conteste y associer des hommes c l bres dont chacun sait qu?ils furent ma ons. Tant il est vrai que la franc-ma onnerie n?est pas une soci t secr te, mais discr te (l?abondante litt rature sur le sujet le prouve suffisance). Il n?y a, par cons quent, pas grande r ticence observer pour montrer de beaux objets ou des documents historiques porteurs de symboles ma onniques. Bien au contraire, et c?est la raison pour laquelle nous avons relev le d fi de les mettre en pleine lumi re (il n?entre donc pas dans les intentions des organisateurs d?aborder les sempiternelles discussions concernant l?interpr tation m me des symboles ? qui est du ressort de chaque individu ? ni les questions de pr tendue r gularit des ob diences, l?une par rapport l?autre). La discr tion dont la franc-ma onnerie s'est entour e de tout temps est motiv e par le fait que ses membres ont t inqui t s, excommuni s, poursuivis, incarc r s, ex cut s par tous les r gimes forts qui se sont succ d en Europe. Ils taient, en effet, d rangeants, car constitu s d? hommes probes et libres (libres tant entendu dans le sens que lui attribuait F nelon; ...libre dans l?esclavage m me ), des hommes qui persistaient en d pit des contrari t s diverses, croire en la perfectibilit de l?Homme et travailler au progr s de l?Humanit . C?est dire que les id aux de la franc-ma onnerie peuvent, sans conteste, tre montr s au grand jour. Cette entreprise n?est toutefois pas ais e car il s?agit, en l?occurrence, de notions parfois fort abstraites. Il est r confortant de constater que, d?embl e, les suggestions et les concours nous sont parvenus en nombre et en qualit . Non seulement la participation des coll gues conservateurs, membres de l?Association des Mus es ma onniques europ ens, a t acquise d?entr e de jeu, mais la collaboration de biblioth ques et mus es nationaux ou universitaires a t assur e, et ce dans le plus parfait pluralisme. Lorsque l?intention d?organiser cette importante manifestation publique a t connue, nous avons pu compter sur les autorit s communales de la Ville de Bruxelles, sur le concours de nombreuses ob diences ma onniques de divers pays. Nous avons aussi d tenir compte de l?engouement des collectionneurs priv s, qui nous ont litt ralement submerg s d?offres d?objets et documents, sans parler de nombreuses collaborations b n voles, tant d?historiens, de ma onnologues, de sp cialistes de l?objet ma onnique, etc., que de ma ons apportant leur contribution, selon leurs capacit s et leurs comp tences (en particulier dans les domaines de la traduction, de la gestion informatique, de l?art graphique et de la d coration, etc.).