Relié, in-8, 582 pp., cartes de l'Afrique. Voyage au Congo (1927) - Le retour du Tchad (1928) - Retour de l' U.R.S.S. (1936) - Retouches à mon retour de l' U.R.S.S. (1937) - Carnets d' Egypte (1954). Note Lucas Tessens: La préface de Leroy est indispensable pour comprendre le drame de Gide (°Paris, 22/11/1869 +Paris, 19/2/1951, Prix Nobel en 1947) et l'esprit du temps d'avant guerre. Il faut bien noter que Gide a fait un voyage au Congo-Brazaville, ce qui ne veut pas dire que les méfaits et les crimes des grandes compagnies coloniales se limmitaient à ce pays africain. Ce qui nous semble important de remarquer est que vraisemblablement dans une république (comme la France) les attaques anti-coloniales visent plutôt les grandes sociétés alors que dans une monarchie (comme la Belgique) les écrivains et historiens anticolonialistes tendent à imputer la responsabilité quasi intégrale au roi (en occurence Léopold II) en oubliant parfois que lui aussi fait partie d'un système qui mène la danse. Après son voyage au Congo (juillet 1925 à mai 1926) Gide - dégouté - suit la voie anticapitaliste. Il a compris "la collusion entre le commerce, l'Eglise et l'Etat qui a fait les belles heures de l'esclavage" (p. XII, Leroy). Après son voyage en URSS en 1936 il hésite et finalement prend position contre le système soviétique et ses goulags. C'est donc de ces pensées et des convictions de Gide qu'héritent Sartre et surtout Camus. Il faudra attendre Soljénitzine avant de reparler des goulags. Mais comme disait Gide 'Toutes choses sont dites déjà; mais comme personne n'écoute, il faut toujours recommencer.' C'est aussi la tâche d'un libraire: présenter, introduire, guider, critiquer, et bien plus que cela: essayer d'acheter et de vendre les livres qui valent la peine.