Dans ce livre fascinant, l'oeuvre peint de Jan van Eyck (vers 1395-1441) est examin dans le d tail. C l bre pour son observation minutieuse de la nature, il tudiait la faune et la flore dans leur milieu naturel et sous des conditions d' clairage sp cifiques, parvenant ainsi cr er des oeuvres d'un r alisme poustouflant. Chaque peinture rec le une infinit de minuscules d tails rendus avec une pr cision extraordinaire depuis le premier plan jusqu'aux lointains, ou du moins en donne l'illusion. Ainsi que le r v le cet ouvrage, c'est pr cis ment cette facult qui atteste le talent exceptionnel de Van Eyck, qui comprit que le cerveau est m me de compl ter la perception visuelle si n cessaire. Des dizaines de d tails de tableaux de Van Eyck sont pr sent s dans des chapitres consacr s diff rents th mes, dont la nature, l'architecture, la vie quotidienne, le divin et l'humanit . En introduction, les auteurs ont esquiss la biographie de l'artiste et d crit la technique de la peinture l'huile. Ils d livrent ensuite les cl s de lecture de chaque d tail s lectionn afin de mettre en vidence le caract re novateur de l'art eyckien. Il s'agit d'un regard in dit sur le travail d'un ma tre renomm . La technique propre Jan van Eyck (vers 1390-1441) est d'une minutie tellement inexprimable que le nombre de d tails inclus dans la forme totale approche de l'infini ; de m me que le calcul infinit simal r alise la continuit dans toutes les quantit s num riques, cette technique r alise l'homog n it dans toutes les formes visibles. [...] Il difie son monde partir de ses couleurs comme la nature construit le sien partir de la mati re originelle. La peinture, qui recr e la texture de la peau, ou de la fourrure, ou m me d'une ombre de barbe sur une joue mal ras e, semble rev tir le caract re exact de ce qu'elle d peint, et quand l'artiste d crit ces paysages qui semblent s' tendre sur plus de vingt lieues , m me les objets les plus lointains, si r duits d' chelle et si att nu s de couleurs soient-ils, conservent le m me degr de mat rialit et la m me pl nitude d'articulation que ceux qui sont les plus proches. L'oeil de Van Eyck fonctionne la fois comme un microscope et comme un t lescope - et il est amusant de penser que ces deux instruments allaient tre invent s, quelque cent soixante-quinze ans plus tard.