Le Musée royal de l'Afrique centrale a été fondé en 1898, mais son bâtiment actuel a été inauguré en 1910 et se caractérise par de nombreux symboles reflétant la propagande coloniale de l'époque. La grande rotonde, conçue comme l'entrée du musée, abrite une série de statues qui sont des exemples forts de ces messages de l'époque et des stéréotypes à caractère fondamentalement raciste. Entre 2013 et 2018, le MRAC a subi une vaste rénovation au cours de laquelle l'exposition permanente a été profondément repensée, avec le concours de membres de la diaspora africaine en Belgique. Un enjeu majeur de cette rénovation a été de refléter la volonté de décoloniser un bâtiment classé comme monument historique et donc légalement protégé contre les modifications. Comme le retrait des sculptures originales n'était pas autorisé, le musée a été contraint de trouver des moyens innovants et a notamment proposé à des artistes africains contemporains de créer des installations pour dialoguer, contraster et discuter avec les symboles coloniaux. L'artiste congolais Aimé Mpane a été choisi pour réaliser une telle ouvre dans la rotonde dès 2018. Il a créé Nouveau souffle ou le Congo bourgeonnant, mais, à l'écoute de son public, l'AfricaMuseum a compris qu'il fallait aller plus loin. En co-création avec l'artiste belge Jean Pierre Müller, Aime Mpané a alors proposé, en plus de la création d'une seconde sculpture, le projet RE/STORE : l'installation permanente de voiles transparents, tendus devant chaque niche de la rotonde, et porteurs chacun d'un message contemporain. Les thématiques, fortes et explicites, impressionnent les visiteurs du musée. Cet ouvrage très richement illustré rassemble des textes écrits par des experts renommés et portant autant sur l'histoire de la rotonde et de ses statues que sur l'analyse sémantique et plastique de RE/STORE. Il présente le catalogue exhaustif des installations, des sculptures et des voiles.