Commemoration du bicentenaire des batailles de Charleroi et de Fleurus les 25 et 26 juin 1794 (7 et 8 messidor an II). Dans l'immédiat après-guerre, vers les années 1950, un ballon prenait encore son envol dans la cour Puissant, en pleine Ducasse du Bois, l'après-midi de l'Ascension vers 4 heures, comme d'ailleurs, c'était le cas quelques semaines plus tard à Gosselies à la Saint Jean. Alors que la mémoire même du ballon s'était si vivement ancrée jusqu'à nos jours, les traces historiques de son passage à Gohyssart par contre étaient restées beaucoup plus énigmatiques, pour ne pas dire légendaires. En effet, si vous interrogez aujourd'hui encore les habitants, ils vous parleront de la Place du ballon, vieux nom populaire de la place de Gohyssart, et du Cinéma du Ballon qui existait encore voici quelques dizaines d'années sur cette même place. Et pourtant, les livres d'histoire ne parlent pas du Ballon de Gohyssart mais bien du Ballon de Fleurus, alors même qu'il est monté, comme cela est attesté, au moulin de Jumet ! C'est qu'à cette époque, Gohyssart n'était encore qu'un chemin ancien au voisinage duquel quelques maisons se regroupèrent en hameau. Par la suite, les lieux se peuplèrent, à mesure même que se développaient les charbonnages et les verreries qui firent appel à une main d'?uvre de plus en plus nombreuse. En tout état de cause, la mémoire de Gohyssart remonte bien à cette époque. La célébration du bicentenaire du passage du ballon (1794-1994) constitue donc une occasion favorable de publier un ouvrage de source permettant de préciser les souvenirs populaires. L'idée de commémorer l'événement a mobilisé les corps sociaux du quartier autour de projets d'envergure tels celui de l'Association des Commerçants se proposant, avec leur dynamique président A. Secchi, d'organiser sur la place de Gohyssart un bivouac des aérostiers autour d'un ballon à gaz captif, celui du Cercle d'Art et d'Histoire retraçant dans une fidèle reconstitution l'itinéraire des aérostiers grâce aux acquis tout récents de la cartographie contemporaine, tels enfin ceux des établissements scolaires et de la Paroisse de Gohyssart qui, dans leur diversité, attestent du grand intérêt porté à l'événement. Ce livre, par son texte et ses riches documents, fait revivre un événement fondateur, excellente occasion d'établir la genèse d'un quartier dans le développement d'une histoire et de retrouver ainsi ses racines pour une identité partagée. (Pierre MAYENCE, curé de Gohyssart, doyen de Jumet)